Jean-Paul Tapia

Jean-Paul Tapia

 

Alors que le « feuilleton » - le terme ne désignant qu’une succession d’épisodes, les problèmes de fond étant évidemment sérieux – de la communauté à 105 doit toucher à sa fin, il nous a paru important de rendre visite à Jean-Paul Tapia, vice-président de la Communauté du Pays de Vendôme (CPV). Chargé du développement économique, il exerce dans l’ancien collège des Oratoriens, une responsabilité d’autant plus importante que chaque collectivité ou établissement de coopération doit compter d’avantage sur ses ressources propres. Sa compétence et son expérience administratives et financières complétées par une ouverture sur les applications environnementales le désignaient évidemment pour la fonction.

Jean-Paul Tapia a indiqué d’emblée sa position dans le débat sur l’intercommunalité qui agite le Vendômois :

Un pôle rural à la recherche d’entreprises

« Même si Vendôme se désigne comme un pôle de centralité, sa culture est essentiellement rurale. Pour assurer son développement économique et touristique, ce pôle doit s’appuyer sur un territoire plus vaste, dépassant les limites administratives actuelles ; les différents acteurs ont déjà commencé à apprendre à se connaitre à l’occasion de réunions tenues depuis l’été dernier. Ceci dit, sauf souhait exprimé par celle-ci, je ne ferai jamais rien pour faciliter le déménagement d’une entreprise d’une localité de l’arrondissement vers le territoire de la CPV. A mon sens, notre objectif primordial doit être soit de favoriser la création de nouvelles entreprises sur place, soit d’attirer des entreprises franciliennes en jouant de nos atouts, par exemple un cadre de vie agréable allié à la proximité de Paris (TGV).

Nos lignes directrices

« A quelles conditions pouvons-nous réussir ? Nous devons privilégier trois lignes d’action :

« D’abord, il nous faut faire de notre territoire un territoire d’innovation. Si quelqu’un a une idée, il faut l’expérimenter ; aucune initiative n’est a priori stupide.

« Ensuite, nous devons privilégier la proximité, c’est-à-dire favoriser la constitution de réseaux entre les entreprises locales, par exemple en matière de métrologie, un secteur très bien représenté ici ; pourquoi aller chercher ailleurs des ressources et des équipements disponibles sur place ? Je conçois notre rôle comme celui d’un « facilitateur » et d’un coordinateur, avec le souci de la maîtrise de la dépense publique.

« Pour l’heure, notre territoire connait un déficit de notoriété. Il vient bien loin derrière la place parisienne à laquelle il a donné son nom alors que les talents n’y manquent pas. D’où l’idée de créer une « marque chapeau » permettant de mettre en valeur le territoire et les hommes qui y travaillent.

Transformer les faiblesses en force

« Quelles sont les filières que nous devons maintenir ou qui nous paraissent les plus prometteuses ? Nous en avons identifié  cinq plus une, sur lesquelles faire porter nos efforts :

« La métallurgie représente 50% des emplois privés. Dans quelques années, elle va se heurter à un grave problème, celui du remplacement des générations, alors que les postes offerts souffrent d’une certaine désaffection. Il faut donc anticiper ce passage en sensibilisant les jeunes, leurs parents, les entrepreneurs eux-mêmes et en développant les actions de formation et d’apprentissage. Le territoire possède une carte à jouer : la  prégnance d’une  culture « industrieuse ».

« La « silver économie », l’économie qui vise à satisfaire les besoins propres des seniors, les personnes âgées de 60 ans et plus représentant un tiers de la population de l’arrondissement. La liste des actions permettant d’ « accompagner la longévité » est longue, de l’adaptation des logements à la téléassistance ; de quoi créer –espère-t-on – de 200 à 300 emplois par an pendant 10 ans, alors qu’il en existe un millier actuellement.

Parier sur l’environnement

« L’environnement ». Des ferrailleurs récupérant le métal à la Régie de quartier vendômoise, le recyclage est entré dans les mœurs. Il s’applique également maintenant, avec succès, aux meubles et aux tissus remis sur le marché dans des conditions normales (« Frip’Art »). Il faut développer  ces actions. En ce qui concerne les économies d’énergie, alors que, pour respecter nos engagements, il faudrait rénover 1 000 logements par an, nous n’en sommes qu’à 150.  Il est nécessaire d’identifier les artisans capables de participer à cette entreprise, de sensibiliser et informer les particuliers, d’aider à mettre en place des filières (chanvre et béton…). Pourquoi vouloir construire à tout prix alors que les logements disponibles en attente de réhabilitation sont aussi nombreux 

Exploiter notre marque

« La marque « Vendôme ». Nous devons nous appuyer sur elle pour construire des filières autour du tourisme et de la gastronomie. Le patrimoine et les activités culturelles sont très riches. Grâce au Pineau d’Aunis, le vin occupe une place importante qu’il va falloir conforter : le coteau des Maillettes pourrait être replanté et un AOC « Coteaux de Vendôme » voir le jour. Il existe aussi d’autres possibilités, par exemple la remise à l’honneur de la « pomme de rose » du Perche, dont l’emploi dans certaines recettes est à l’étude.

« L’exploitation des circuits courts ». Elle doit être encouragée dans tous les domaines relevant de l’agriculture : nous manquons de scieries et de bois d’œuvre alors que nos ressources forestières abondent ; peut-être pourrions-nous utiliser la chaleur tirée de la méthanisation pour chauffer ce bois !

Le numérique bien sûr !

« La filière supplémentaire est celle du numérique, renforcée par l’accessibilité du très haut débit ; elle peut revêtir un caractère transversal en étant utilisée par chacune des filières précédentes ou constituer une activité à part entière. C’est à promouvoir celle-ci que s’est attelé « Outremer », le nouvel espace situé à proximité de la gare TGV, qui accueille une pépinière d’entreprises numériques ainsi qu’un lieu dédié au « coworking » et au télétravail. Le succès de ce nouvel outil nécessite d’ailleurs son agrandissement. Jeune association, le VAN (Vendôme Atelier Numérique), utilisant les mêmes locaux, propose des ateliers, des entretiens et des séances d’initiation ludiques destinées aux plus jeunes. C’est également un pari sur l’avenir ! »

                                                           Xavier Campion

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