Festival de Montoire : les surprises du Chef Patrick

Patrick Huguet, "Chef Patrick"

« Chef Patrick », autrement dit Patrick Huguet, est passionné par la cuisine. Cet officier général, depuis qu’il a pris sa retraite, s’adonne à son passe-temps préféré à la Commanderie d’Artins qu’il gère avec son épouse Elisabeth. C’est d’ailleurs elle qui l’a convaincu d’être bénévole au Festival de Montoire où il est devenu le chef du « Resto Tipico ». Chaque année, en fonction des pays présents, il concocte avec le plus grand soin des menus représentatifs des traditions culinaires de chacun d’entre eux : « Je commence à réfléchir et à me documenter au mois de novembre. Je dois prendre en compte plusieurs facteurs parmi lesquels figurent la possibilité de se procurer les ingrédients indispensables et authentiques propres à chaque recette et les contraintes techniques liées au matériel dont je dispose. » . Les organisateurs du Festival dont l’objectif est de faire connaitre les différentes cultures du monde, estiment, à juste titre, que la cuisine est un élément de celles-ci ; « Le Resto Tipico » permet de découvrir le patrimoine gastronomique des pays présents à Montoire.

En 2017, pour fêter le 45^ème anniversaire du Festival, la durée a été allongée et une troupe exceptionnelle figurera au programme, le ballet Igor Moïsseïev. « Chef Patrick » s’est plongé dans sa bibliothèque où l’on trouve quelque 900 livres sur les cuisines du monde. « Depuis quelques années, je peux compléter ma documentation grâce à Internet » . Il devra préparer huit repas représentatifs de différentes cultures culinaires. Deux seront consacrés à la Russie mais Patrick refuse d’en parler pour le moment.

« Le 8 août, jour du gala d’ouverture, c’est le Mexique qui sera à l’honneur. Dans ce pays, les plats sont caractérisés par l’utilisation de diverses variétés de piments. On trouve également les « tomatillos », des petites tomates vertes avec lesquelles il est possible de cuisiner la « salsa verde » ; également présents dans la cuisine mexicaine les « nopales » qui se présentent sous la forme de raquettes d’une certaine variété de cactus particulièrement savoureuse, une fois débarrassée de ses épines.

Quant aux boissons, elles sont plus ou moins semblables à celles que l’on trouve en Afrique Occidentale ; elles ont pour base l’hibiscus, le jus de tamarin ou encore celui de gingembre. »

Pour la nuit du Flamenco, Patrick entrainera les convives en Andalousie où ils dégusteront un Jerez en guise d’apéritif et un véritable gaspacho, celui qui n’est pas seulement à base de légumes (tomates concombres, oignons etc.) mais qui contient essentiels comme l’huile d’olive, le vinaigre et le pain.

Le gala « Panorama » permettra de découvrir la cuisine du Bénin avec la sauce « graines » à base de noix de palmier et la semoule de manioc , « le gari », obtenu à partir de la pulpe de manioc fermentée, écrasée, tamisée et séchée.

La soirée du 11 août qui porte le nom de « Cap vers l’est » sera précédée d’un repas consacré à la Chine, ce vaste pays aux multiples traditions culinaires « compte tenu du groupe présent à Montoire, j’ai proposé des plats de la Chine du nord, essentiellement ceux de l’ethnie « Hui » ;l’une des minorités qui pratique l’Islam. Le plat essentiel sera donc constitué par de l’agneau avec des pâtes de blé, car on a trop souvent tendance à penser que les Chinois ne consomment que du riz.

Le 14 août, lors de la soirée baptisée « Onda latina », le repas sera consacré à la Bolivie et le piment « rocoto », cultivé à plus de 1600m d’altitude, sera à l’honneur. Après une salade « Cochabamba », du nom d’une région située au sud-est de la capitale, La Paz », un « mankakanka », un plat d’origine quechua , cuit dans une cocotte, à base de viande de bœuf et de « rocoto », à raison d’un piment pour dix personnes !

Enfin, pour le gala de clôture, le 15 août, ce sera le tour de l’Ukraine avec une recette de « bortsch », que l’on peut décrire comme une sorte de pot-au-feu avec plusieurs légumes parmi lesquels la betterave figure en bonne place auxquels on ajoute de la crème aigre.

On imagine sans peine les difficultés rencontrées par le chef pour se procurer tous ces ingrédients ; il existe certains magasins spécialisés à Tours mais aussi, le stand d’Elodie Souriau, une jeune femme très dynamique qui expose sur les marchés de Montoire , de La Chartre et de Vendôme, qui s’est fait, entre autres, une spécialité des épices du bout du monde.

Pour la viande et les légumes régionaux, Patrick se fournit chez les commerçants locaux. A la cuisine, pour l’épluchage, la découpe, il est aidé par de fidèles bénévoles, sans lesquels une manifestation d’une telle ampleur ne pourrait avoir lieu

                                                                 Sabine Campion

#FestivaldeMontoire #RestoTipico

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